Interview Avec Do Madhyra, spécialiste de l’âyurveda
Do Madhyra
Ayurveda
Pour être bien avec les autres il faut déjà être bien soi-même, avec et en soi-même.
« Pour mieux vivre, vivons en adéquation avec notre environnement, notre temps et notre nature profonde » – Do Madhyra, lors d’une interview avec WeMystic France. Une conversation profondément inspirante sur l’âyurveda et l’harmonie entre le mental et le physique.
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La médecine ayurvédique se caractérise par un mode de vie, axé sur la « connexion à soi » de l’individu. Praticienne depuis plus de 15 ans, comment vous êtes-vous intéressée à cette pratique ? Comment l’avez-vous introduit dans votre vie ?
J’ai découvert l’âyurveda au début des années 2000, je vivais en inde avec mon mari. Nous étions expatriés à New-Delhi et pour une parisienne hyperactive et indépendante comme moi, les 3 premiers mois ont été très très difficiles. J’étais perdue et d’une grande nervosité, j’ai cassé beaucoup d’assiettes ! Bref, au bout de quelques mois je me suis inscrite à un cours de yoga, “car il parait que ça calme !”.
C’était pour moi la dernière chance, si cela ne “fonctionnait” pas je rentrais sur Paris et je quitté mon mari (qui ne l’était pas encore)… Dans le centre où je pratiquait quotidiennement il y avait un cabinet d’âyurveda et j’ai beaucoup discuté avec le Vaidya. Il m’a conseillé mais ce n’était pas sous forme de consultation, plutôt sous forme d’échange comme le système de Maître à Élève. C’est ainsi que tout à commencé…
L’introduction de l’âyurveda dans ma vie quotidienne c’est fait très lentement, petit à petit, un peu comme lorsque l’on change une brique moins solide que les autres dans un mur, puis une autre et ainsi de suite… D’abord les rituels du matin : respiration, yoga, gratte langue. Puis l’alimentation avec les épices et les tisanes. Mais surtout j’ai appris à me voir au travers d’un autre prisme, celui des dosha, de considérer mes forces et de mes faiblesses comme partie intégrante de mon être.
Car c’est cela aussi l’âyurveda ce n’est pas uniquement mieux manger, mieux dormir et être moins stressé. C’est mieux vivre, c’est être bien avec soi-même, avec les autres et avec son environnement au sens large. L’image des fondations est très parlante, car nous pensons souvent que certaines habitudes ne peuvent pas être changées. Il faut commencer par celles qui nous semble moins importantes (les briques plus fragiles), elles deviennent des briques solides et fragilisent les autres que nous pouvons changer et ainsi de suite…
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Avant de commencer et après avoir expérimentée, quelles ont été vos plus grandes difficultés mentales et / ou physiques que vous avez réussi à surmonter ?
J’ai dû en premier lieu apprendre à faire confiance à l’universalité temporelle et géographique des principes âyurveda. Avant de les adopter, je pensais que ces principes étaient bien trop éloignés du rythme de vie occidental pour pouvoir être mis en oeuvre de retour en France, et qu’il était bien trop compliqué de définir le dosha déséquilibré car il y a une interaction permanente entre ces 3 forces en nous.
L’une des grandes difficultés a été d’arrêter le thé, j’aimais le thé noir sans sucre et corsé. Je suis passée au thé vert, puis blanc, aux tisanes et depuis 5 ans à l’eau chaude tout simplement… Ça été progressif et cela m’a permis d’augmenter ma consommation d’eau qui était très faible (trop pour une Vata !). Mentalement j’ai aussi pris conscience que j’entretenais ma constipation et mettre ce geste quotidien, d’aller à la selle, au rang des besoins importants n’a pas été sans réticence.
L’une des grandes difficultés a été d’arrêter le thé, j’aimais le thé noir sans sucre et corsé. Je suis passée au thé vert, puis blanc, aux tisanes et depuis 5 ans à l’eau chaude tout simplement.
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L’Ayurveda peut-elle, en association avec les plantes et les rituels de bien-être, bénéficier ceux qui la pratiquent ? Comment l’harmonie entre le mental et le physique est-elle créée ?
L’hygiène et le mode de vie sont fondamentaux pour bien vivre, ils doivent être adaptés à notre constitution personnelle. Il s’agit bien souvent de “bon sens” hors aujourd’hui nous ne vivons pas dans le “bon sens” les uns vis à vis des autres et surtout vis à vis de notre Terre mère. L’Âyurveda peut bénéficier à tous ! Y compris à ceux dans l’environnement d’un proche qui la pratique. L’harmonie entre le mental et le physique est créée par plusieurs biais.
L’Âyurveda est une science holistique et recherche toujours l’équilibre entre nos trois parties le corps, le coeur (ou le soi) et le mental. Ces trois parties forment un tout et sont intimement liées, par le biais du nerf vague par exemple entre le cerveau et notre système digestif ; par le système limbique qui contrôle la sécrétion des hormones en fonction de nos émotions, etc. L’Âyurveda stimule, nettoie et permet à nos 5 sens de fonctionner de façon optimum c’est ainsi que nous pouvons installer une harmonie durable entre le mental et le physique.
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Sa pratique est totalement liée au bien-être et à la détente. Comment se déroule cette séance / massage ?
Une séance peut-être uniquement une consultation, un soin ou les deux. La consultation a pour but d’établir un diagnostic du patient dans sa globalité (Rogi Pariksha) et se traduit par une évaluation de la constitution (Prakriti Pariksha) et de son déséquilibre (Vikriti Pariksha). Les méthodes de diagnostic sont l’observation, le toucher (prise du pouls) et le questionnement. Les massages sont des techniques corporelles de prévention ou de soin.
Elles utilisent des huiles chaudes (vierges comme le sésame ou la coco) ou gorgées des bienfaits de différentes plantes (brahmi, camphre, ashwagandha, etc.). Sur le corps entier et/ou par la stimulation de points précis ; et/ou par l’application d’un bain d’huile chaude sur des zones localisées du corps ; ou encore l’utilisation de poche contenant des herbes. Toutes ces techniques ont pour objectif d’apporter un apaisement profond et de pouvoir ressentir son corps pour ensuite mettre en place des choses plus positives, car plus adaptés à soi, dans sa vie.
Nous devons tous nous préoccuper de manger en fonction de ce que nous pouvons digérer et non par convention.
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Axé sur la prise en charge de 3 états : conscient (mental), sensoriel (corps) et inconscient (coeur), comment cela stimule et améliore le développement personnel et la qualité de vie de ceux qui la pratiquent ?
Par les huiles, les points stimulés, les mouvements et les herbes utilisés qui améliorent la circulation, l’état des tissus et surtout qui rééquilibrent les dosha. Le traitement des déséquilibres des dosha (Vata, Pitta, Kapha) et de leur étiologie permet la pleine santé qui elle, permet l’épanouissement du Soi et, ainsi, l’amélioration de la qualité de vie et le développement personnel.
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L’alimentation doit-elle être prise en compte lorsque nous pratiquons l’Ayurveda ? Êtes-vous d’accord que ce que nous mangeons quotidiennement peut influencer notre corps ? Comment se positionne l’Ayurveda dans ce cas ?
Oui, l’alimentation est une part importante de l’hygiène de vie et manger en fonction de sa constitution est primordial. Le feu digestif (agni), notre capacité à digérer les aliments influence le corps et par là même le mental et le coeur. En âyurveda nous disons que nous sommes, ce que nous sommes capable de digérer ! Ce que nous ne digérons pas est également très important car ces déchets deviennent des toxines (ama) et sont souvent à l’origine de bien des déséquilibres. Nous devons tous nous préoccuper de manger en fonction de ce que nous pouvons digérer et non par convention. Nous devons comme le disait justement Molière, manger pour vivre et non vivre pour manger…
Le rythme de vie actuel est décalé, inapproprié, bien trop rapide pour certain d’entre nous et avec trop de pression et d’attentes extérieures pour tous.
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D’après votre expérience, pourquoi les gens vous recherchent-ils habituellement, ainsi que cette pratique ?
Je pratique depuis près de 20 ans aujourd’hui, et la première demande reste la même : trouver, ou retrouver, un mieux-être dans leur tête et/ou dans leur corps. La fatigue chronique, les insomnies, la dépression, le burn-out sont de plus en plus fréquents. Comme je le disais plus haut, le rythme de vie actuel est décalé, inapproprié, bien trop rapide pour certain d’entre nous et avec trop de pression et d’attentes extérieures pour tous. Nous sommes des éléments de la nature, de l’univers et comme tout ce qui en fait parti nous vivons au grès de cycle et nous devons vivre en adéquation avec notre environnement pour nous épanouir et être dans notre plein potentiel.
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Le manque de temps est souvent une excuse que beaucoup adoptent pour reporter de nouvelles habitudes et de nouvelles expériences enrichissantes. Quels conseils donneriez-vous aux personnes les plus réticentes et / ou sceptiques ?
C’est une question difficile. Chaque expérience arrive à nous quand nous sommes prêt, même si nous ne le savons pas toujours 😉 Mais je leur dirai qu’il faut expérimenter. Je rappelle souvent que dans les avions, il nous est demandé (en cas de dépressurisation) de mettre “notre” masque à oxygène avant d’aider les autres à mettre le leur ou de nous occuper des autres ; y compris les plus faibles enfants, personnes malades ou handicapées, etc.
C’est là encore du bon sens : sans masque nous pouvons aider quelques minutes très peu de personne. Avec un masque à oxygène nous pourrons aider plusieurs personnes, plus longtemps… Je rappellerai donc aux personnes réticentes, que pour être bien avec les autres il faut déjà être bien soi-même, avec et en soi-même.
Les soins âyurveda font plus que diminuer le stress ils aident à réguler notre sensibilité nerveuse et émotionnelle.
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Dans un monde de plus en plus actif, recommandez-vous cette pratique aux personnes qui souffrent de stress / d’anxiété? À quelle fréquence peut-elle apporter des avantages ?
L’Âyurveda ne change pas ce que nous vivons, mais change la manière dont nous le vivons. Vivre en suivant les précepts de l’âyurveda c’est vivre en respectant sa vraie nature, vivre dans le flow ou l’Ikigaï comme l’appellent les japonais. Les soins âyurveda font plus que diminuer le stress ils aident à réguler notre sensibilité nerveuse et émotionnelle ; ils nous permettent de ne plus subir cette hyperactivité et cette pression permanente et par là même à diminuer notre anxiété, augmenter notre confiance en la justesse des lois de la vie. La fréquence dépendra de chaque personne et de la demande initiale. Toutefois une fréquence d’une fois par mois est une bonne moyenne.
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Avec le désir actuel des personnes de voir rapidement des résultats, quel conseil donnez-vous à tous ceux qui désespèrent avec le manque de résultats lors des premières séances ? Est-il possible de voir rapidement des améliorations ? Quelle est le « mindset » à avoir pour rendre cette connexion possible?
L’avantage des soins âyurveda c’est qu’il y a un effet bien-être presque “planant” immédiat et cela donne envie de revenir. 3 séances à 15 jours d’intervalle chacune permettent déjà de réaliser un changement, puis 3 autres séances à 1 mois d’intervalle chacune permettent d’amorcer des actions concrètes. Mais c’est bien dans la régularité que les choses changent en profondeur et s’inscrivent dans la durée !
L’état d’esprit est d’être tourner vers soi, l’envie de mieux se connaître, comprendre son propre rythme et sa vraie nature. Ne pas être à la recherche d’une “rustine” pour continuer à vivre sans rien changer. L’âyurveda est un véritable et un formidable outil de développement personnel. Ce n’est pas juste le morceau de sucre qui aide la médecine à couler… En conclusion je dirai que pour ceux qui souhaitent des résultats rapides l’âyurveda peut être le bon moyen, seulement ils doivent être prêt à vivre des changement auxquels ils ne s’attendaient peut-être pas.
Biographie
Praticienne Âyurveda, je vous accompagne dans votre développement personnel, l’amélioration de votre qualité de vie et la réalisation de vos aspirations.
Ma méthode s’appuie sur les principes de la médecine âyurvédique, l’une des plus anciennes médecines au monde. C’est à la fin des années 90, à la faveur d’une expatriation à New-Delhi, que j’ai pu être formée. Et depuis plus de 15 ans, j’exerce mon métier avec une vive passion. Je suis élève du célèbre Dr Partap Chauhan, créateur des centres Jiva Âyurveda et inventeur de la télé-médecine âyurvedique en Inde ; je continu à apprendre à ses côtés et je collabore régulièrement avec des vaidya (médecin pratiquant l’âyurveda) du Kerala.
Forte de mes diverses expériences, je vous propose aujourd’hui une prise en charge complète, liant et reliant nos trois êtres : Sensoriel (Manas) au travers de notre Corps ; Conscient (Buddhi) au travers de notre Mental ; Inconscient (Chitta) au travers de notre coeur.
• Je vous accueil individuellement dans mon cabinet de St Germain en Laye, situé à 30 min du centre de Paris par le RerA.
• Je vous propose des ateliers collectifs de cuisine ou de relaxation.
• J’accompagne tous les membres de la famille : enfants, parents et grands-parents (formée aux effets du vieillissement, je comprend et appréhende également leurs difficultés quotidiennes).