Le piège du matérialisme spirituel : comment l’éviter ?

Le piège du matérialisme spirituel est un concept développé pour la première fois par Chogyam Trungpa Rinpoché, un enseignant bouddhiste tibétain arrivé aux États-Unis au début des années soixante-dix. Dans son livre intitulé Cutting through Spiritual Material, Trungpa a en effet exposé ses théories sur la façon dont l’ego aime utiliser le chemin spirituel à ses propres fins. En Occident, nous en sommes venus à considérer notre quête spirituelle comme une «amélioration de soi». Le piège du matérialisme spirituel réside dans le fait que notre cheminement spirituel serve essentiellement à remettre notre ego au centre de tout, au détriment d’autrui.


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Le piège du matérialisme spirituel en Occident
En Occident, nous sommes conditionnés dès notre plus jeune âge à l’individualisme et à l’enrichissement matériel. Il est ainsi facile d’imposer également ces schémas de pensée enracinées au domaine de la spiritualité. Notre mode de vie a tendance à nourrir notre ego, toujours plus avide de reconnaissance. Le problème, c’est que nous avons naturellement tendance à croire que notre cheminement spirituel nous rend en quelque sorte meilleurs que la personne à côté de nous qui ne ressent pas le besoin de méditer tous les jours, de pratiquer l’Asana pendant une heure ou de s’asseoir aux pieds d’un gourou. Gardons à l’esprit qu’en chacun de nous, le chemin spirituel se dévoile.
Que nous en soyons conscients ou non, notre âme grandit et trouve son chemin. Ce n’est que lorsque l’ego s’empare de cette recherche et s’en sert pour se nourrir que nous risquons de tomber dans le piège du matérialisme spirituel.
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Les trois seigneurs du matérialisme
Le premier seigneur
Trungpa a expliqué comment ces erreurs spirituelles peuvent être divisées en trois malentendus, liés au matérialisme inhérent aux cultures occidentales. Il les appelait les «Trois seigneurs du matérialisme». Le premier d’entre eux est le «matérialisme physique», où la conviction que posséder et accumuler de plus en plus nous apportera le bonheur. Pourtant, même lorsque nous atteignons ce que nous avons d’abord souhaité, nous aspirons toujours à plus. En ce sens, l’insatisfaction accompagne chaque achat. C’est le désir qui doit être adressé.
Le second seigneur
Le second seigneur est le «matérialisme psychologique», qui consiste à croire qu’une certaine foi ou système de conviction sera le remède à tous nos maux. Nous tombons amoureux du bouddhisme, par exemple, et pensons que si nous nous lançons dans les pratiques avec suffisamment de vigueur, nous pourrons échapper à la souffrance. Pourtant, nous souffrons encore. Nous pouvons nous attaquer à une idée ou à un parti politique ou pour une cause qui semble momentanément alléger nos fardeaux. Mais ce soulagement n’est que momentané. Nous vivons toujours dans le monde et la religion ou l’idée, ou ce que nous entendons avec tant d’enthousiasme, n’arrête pas les défis.
Le troisième seigneur
Le troisième Seigneur est le «matérialisme spirituel», la conviction qu’un certain état d’esprit ou une pratique spirituelle nous affranchira de nos problèmes quotidiens. Nous pouvons chercher à nous écarter du monde en utilisant trop de techniques de respiration ou de méditation, ou en vivant dans un brouillard drogué. S’échapper. Cependant, à un moment donné, nous devons cesser de méditer ou les drogues s’épuisent et le monde s’obscurcit à nouveau et les souffrances que nous cherchions si difficilement à éviter sont à nouveau visibles, de plus en plus fortes. La vie continue, peu importe la difficulté avec laquelle nous essayons de la bloquer.
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