Ne tombez pas dans le piège du matérialisme spirituel

Le matérialisme spirituel est un terme utilisé pour la première fois par le professeur tibétain Chogyam Trungpa Rinpoché. Dans le livre « Cutting Through Spiritual Materialism », Trungpa parle de ses théories sur la façon dont l’ego utilise le chemin spirituel pour ses propres priorités et les erreurs que les gens font dans leur quête de l’illumination. Nous allons tenter d’expliquer comment ne pas tomber dans le piège du matérialisme spirituel.
Découvrez ici : Les 10 pièges qui tuent la croissance spirituelle
La quête spirituelle
Commencerons cet article par une citation très importante de Chogyam Trungpa Rinpoché : « Le problème est que l’ego peut convertir n’importe quoi à son propre usage. Même la spiritualité ». Il s’agit là d’un bon résumé de sa pensée.
En effet, dans la culture occidentale, nous sommes conditionnés à l’individualisme et à l’acquisition matérielle dès notre plus jeune âge. Cela nous amène à imposer nos structures de compréhension profondes à la spiritualité. Ainsi, nous amassons tout au long de notre vie : des objets, de l’argent, des compétences… nourrissant notre ego toujours affamé.
En Orient, nous commençons à considérer notre évolution spirituelle comme une amélioration de soi, ce qui est très positif.
Nous croyons que la recherche spirituelle nous rend en quelque sorte meilleur que la « personne d’à côté », qui ne comprend pas l’importance de méditer tous les jours, de pratiquer le yoga ou de s’élever spirituellement. Le chemin spirituel est en cours en chacun de nous. Que nous en soyons conscients ou non, notre âme grandit et cherche son évolution. Lorsque l’ego s’approprie cette recherche et l’utilise pour se nourrir : nous courons alors le risque de tomber dans le piège du matérialisme spirituel.
Découvrez ici : 5 signes que vous avez le don de la vraie puissance spirituelle
Abonnez-vous à notre newsletter
Vous aimez l'astrologie? Inscrivez votre adresse email maintenant et recevez du contenu exclusif!
Les trois seigneurs du matérialisme spirituel
L’auteur Chogyam Trungpa a démontré comment notre ego nous fait tomber dans le piège du matérialisme spirituel, à cause de certaines erreurs et faiblesses qu’il appelle les « Trois Seigneurs du Matérialisme ».
Le premier est le « matérialisme physique », où l’on croit que l’acquisition et l’accumulation nous apporteront le bonheur. Cependant, même lorsque nous obtenons ce que nous désirons, nous en voulons toujours plus. Ainsi, l’insatisfaction accompagne toujours nos achats et notre désir infini.
Le second se réfère au « matérialisme psychologique », dans lequel nous croyons qu’une foi ou qu’un système de croyance unique sera le remède à tous nos maux. Même avec le bouddhisme, par exemple : nous pensons que si nous nous consacrons à des pratiques avec vigueur, nous allons nous guérir de la souffrance. Mais nous souffrons toujours.
Nous pouvons attaquer un parti politique, une idée ou une cause pour essayer d’apaiser nos tensions. Mais ce soulagement sera simplement momentané. Il faut trouver la réponse en soi, c’est la clé.
Le troisième seigneur est le « matérialisme spirituel » : la croyance qu’un état mental ou une pratique spirituelle nous libérera des problèmes de la routine. Nous pouvons nous isoler du monde par un usage excessif de la méditation et des techniques de respiration, ou vivre en autarcie, en fuyant tout. Cependant, à un moment donné, nous devrons forcément émerger de nouveau. Les souffrances que nous avons évitées reviendront, plus difficiles que jamais. La vie ne s’arrête pas, même si nous essayons de la figer.
L’ego comme projection de l’esprit
La théorie de Trungpa enseigne que les trois Seigneurs sont basés sur l’idée que l’ego est réel, qu’il s’agit de quelque chose qui doit être apprivoisé et entraîné. Cependant, il est en constante évolution et n’existe pas en soi, mais seulement comme une projection de l’esprit. Lorsque nous le nourrissons et que nous construisons notre sens de l’identité à partir de pratiques spirituelles, nous favorisons quelque chose qui n’existe pas. Tout ce qui se nourrit de ce faux « Moi » de l’ego finira par nous causer encore plus de souffrance.
Alors, quels sont donc les signes avant-coureurs et comment faire pour ne pas tomber dans le piège du matérialisme spirituel ? Il est peut-être temps d’arrêter de regarder vers l’intérieur et de tourner notre attention vers le monde, en voulant faire le bien et s’ouvrir aux autres. Bien que cela puisse également nourrir l’ego, il suffit d’être conscient de ses véritables motivations.
Nous pouvons alors essayer de changer de religion, de professeur, de livre ou d’idée en permanence, en attendant l’illumination ou la guérison instantanée, mais nous tombons alors dans un autre piège. Malheureusement, il n’y a pas de solution facile. Nous pouvons trouver des façons d’être qui nous aident à embrasser davantage les choses, sans jugement. Mais il n’y a pas de remède à la vie, sauf la mort. Même les êtres pleinement éclairés spirituellement souffrent lorsqu’ils perdent quelqu’un qu’ils aiment. Nous ressentons tous la douleur.
Découvrez ici : Quelle est la signification spirituelle des signes astrologiques ?
Le piège de la concurrence
Il y a un autre piège sur le chemin spirituel : celui de penser que ma souffrance est pire que la tienne ou que mon bonheur est plus grand que le tien. Si vous comparez et rivalisez en permanence avec les autres, vous n’aurez aucune utilité dans le monde spirituel.
Nous devons chercher à vivre de manière pacifique. Nous souffrons tous et voulons tous trouver le bonheur. Cette comparaison est un mouvement de l’ego en quête d’essence. Il faut à tout prix l’éviter : c’est un piège du matérialisme spirituel dans lequel il ne faut pas tomber.
Si vous remarquez que vous parlez avec ferveur d’un professeur, d’un livre ou d’une pratique spirituelle, vous essayez peut-être de le « vendre » à votre entourage. Lorsque nous vendons quelque chose, nous tombons aussitôt dans le matérialisme spirituel. Il faut donc faire attention.
Cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas prêcher la bonne parole ou essayer d’ouvrir les yeux aux autres. Il s’agit simplement de s’assurer que le cœur de votre pratique est axé sur le service et non sur le service à vous-même.
Sachez également que l’achat de solutions rapides qui promettent une illumination ou une guérison instantanée ne résoudra pas votre problème. Chacun de nous a son propre cheminement qui se déroule en lui tout au long de la vie. On ne peut pas aller plus vite que la musique.
En Occident, il est très courant que nous nous appropriions la spiritualité d’autres cultures, en effectuant des rituels ou des pratiques, en nous mélangeant et en nous combinant, sans penser à la culture ou à l’histoire qui a construit cette croyance. Nous choisissons un peu de ceci et un peu de cela pour construire notre foi, sans mieux nous informer sur chaque chose, juste en accumulant. Il est essentiel de traiter les pratiques des autres cultures avec soin et respect.
Découvrez ici : La mission des grands maîtres : nous aider dans notre cheminement spirituel…
Eviter le piège du matérialisme spirituel
Les mots que nous utilisons lorsque nous faisons référence à des chemins spirituels nous donnent des indices sur le moment où nous tombons dans le piège du matérialisme spirituel. Lorsque nous utilisons des mots comme « acheter et vendre », « propriété », « perdre », « gagner », nous commençons à dévier du chemin spirituel.
Chögyam Trungpa a déclaré : « Le matérialisme spirituel nous trompe en nous faisant croire que nous nous développons spirituellement alors qu’au contraire nous renforçons notre égocentrisme par des techniques spirituelles ».
Découvrez ici : Découvrez les 7 lois spirituelles du succès
Après tout, qu’est-ce que la spiritualité ?
Comment est-il possible de suivre notre chemin spirituel sans tomber dans ces pièges ? La réponse est simple : la sensibilisation.
Lorsque nous sommes pleinement conscients, en nous concentrant non seulement sur nous-mêmes et sur notre propre guérison, mais aussi en servant d’une manière ou d’une autre un plus grand but, nous sommes sur la bonne voie. La vraie spiritualité signifie faire l’expérience de la vie telle qu’elle est, et en même temps, ressentir l’essence de nous-mêmes, des autres et de l’univers lui-même, qui nous fournit la « source supérieure ».
Les idées de Trungpa sur le matérialisme spirituel servent à nous éveiller aux erreurs que nous commettons tous en nourrissant l’ego par l’amélioration de soi. Il nous montre une réalité bien plus incroyable, une vraie joie, qui implique d’abandonner l’ego et d’être simplement là, de profiter et de vivre le moment présent.
Nous utilisons la quête spirituelle pour nous construire un sens de nous-mêmes en tant que personne spirituelle. Il s’agit d’une quête de l’illumination comme forme d’évasion.
Cherchez un moyen de trouver votre essence et votre propre chemin vers l’illumination spirituelle. Rien ne vous empêche de suivre votre instinct : l’intuition est un très bon guide, tant qu’elle n’est pas dirigée par l’égo ou des préoccupations égoïstes.
A lire aussi :