Les guérisseurs : leur histoire à travers le monde
Les guérisseurs ont toujours fait partie des tribus, des civilisations et plus globalement de la société. Depuis les temps les plus reculés, ces hommes et femmes agissent sur des points bien précis du corps pour ré-insuffler l’énergie, enlever le mal, limiter les tensions. Dépourvu de défenses, désarmé face aux animaux, l’homme préhistorique est le premier à faire appel à ce qu’il considère comme de la magie. Beaucoup d’autres manifestations de sciences parallèles, de techniques de guérison non conventionnelles sont apparues à travers les âges mais avec l’évolution de la médecine et de la chirurgie, ces solutions ont été mises de côté et parfois même oubliées.
Des guérisseurs ont existé dans toutes les cultures et sur tous les continents. Quels que soient leurs origines, ils ont toujours cherché à aider leur prochain grâce à leur don ou à leur savoir. Découvrez-ici leur histoire et le rôle qu’ils ont joué dans le cheminement du monde !
Les prémices de la médecine, rites et culture se confondent
Durant les ères primitives, à l’aube du monde, les premiers hommes s’organisent pour survivre et recherchent des solutions pour contrer une nature souvent hostile.
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La préhistoire : guérisseurs et chamans utilisent déjà les plantes
L’histoire des guérisseurs dans le monde débute dans les grottes. Des objets ont été retrouvés prouvant que des rites avaient régulièrement lieu. Religion et guérison étaient alors étroitement liées. Des plantes servaient à soigner des maladies aussi graves que la malaria ou la tuberculose. Des outils primitifs, réalisés avec des pierres de volcan ou de météorite, étaient utilisés pour contrer la douleur par simple apposition sur la zone malade. Les silex néolithiques pouvaient par exemple servir à trépaner un crâne. Des représentations de ces actes de guérison sont encore visibles dans les peintures pariétales retrouvées en France et ailleurs en Europe. Si chaque tribu, chaque sorcier, chaque chaman avait ses propres méthodes, beaucoup de gestes se recoupent.
L’antiquité : les guérisseurs sont reconnus et respectés
Les premiers guérisseurs de l’antiquité utilisent aussi la magie et des paroles sacrées faisant penser aux prières religieuses. Au VIIIe siècle avant JC, les guérisseurs soignent par des incantations mais aussi en appliquant des onguents et en réalisant des philtres à base de plantes. Ils se servent de leurs mains et de leur esprit pour soulager et apporter le réconfort. Les apprentissages et les savoirs sont inculqués aux générations suivantes et de nouvelles pratiques apparaissent progressivement.
Ainsi, les actes thérapeutiques se multiplient et plus les siècles avancent, plus les hommes cherchent des explications scientifiques aux soit-disant miracles réalisés par les guérisseurs et autres soigneurs n’utilisant pas la médecine conventionnelle.
Les guérisseurs en Europe
L’Europe s’est développée en s’appuyant sur les savoir-faire de différentes professions. De grande notoriété, les guérisseurs sont alors reconnus comme étant des sages ou des envoyés des dieux. Ils viennent de divers lieux et se font appeler de bien des façons.
Les druides : entre monde spirituel et savoirs
Alors que la magie est encore bien ancrée dans les esprits apparaissent les druides, des prêtes venant de Gaule et parlant le celte. Considérés comme des sages, ces prêtres enseignent les règles du monde spirituel et sont très proches de la nature. Pour favoriser la prospérité et éloigner les épidémies, les guérisseurs druides pratiquent parfois des sacrifices et infligent des châtiments. Ils restent les conseillers des rois successifs jusqu’à leur mort. Sur les sites sacrés nommés Nemetons, des cérémonies ont lieu selon les principes énoncés par les Partholoniens à leur arrivée en Gaule. Pour guérir, les sages utilisent principalement des plantes médicinales et des incantations. Parmi ces druides, Cathbad, druide de la culture irlandaise et bien entendu Merlin, magicien protecteur du roi Arthur. Cathbad vivait dans le royaume d’Ulster. Il est le père du druide Imrinn, également prophète, capable de dire l’avenir et de parler avec les forces qui se cachent dans la nature : fées et autres êtres magiques. Merlin est d’abord une légende, un magicien capable de se métamorphoser et ayant une relation particulière avec les dragons.
L’avènement du messager : la mission du christ
Jésus est le guérisseur spirituel le plus connu de tous les temps. Ces miracles ont fait le tour du monde. En apposant simplement ses mains sur la partie malade, le fils du charpentier, fils du peuple et de Dieu comme il se nomme lui-même, aurait permis à certains de se remettre de maladies aussi graves que la lèpre et de se sentir mieux immédiatement. Si l’on se rapporte aux évangiles écrits par les apôtres, disciples et amis fidèles du saint homme, les missions divines de Jésus attiraient les foules car ses guérisons étaient pour la plupart miraculeuses : redonner la vue à un aveugle, réaliser des exorcismes, permettre à un handicapé de re-marcher, tel était le quotidien du prophète. En fait, différentes techniques étaient utilisées pour transmettre la force de vie : Jésus touchait le malade avec sa salive, posait ses doigts sur son nez ou sur ses oreilles ou insufflait l’énergie grâce à ses mains. Il s’agissait, selon lui, d’un don qu’il avait reçu de Dieu. Ces pratiques ont ensuite été transmises à ses disciples qui les ont perpétrées à travers les âges.
Les guérisseurs d’aujourd’hui
Qu’ils soient magnétiseurs, rebouteux, hypnotiseurs, faiseurs de secret, etc. les praticiens de du XXIe siècle créent un échange avec le patient. Les magnétiseurs utilisent leurs mains ou un objet bien précis : le pendule pour repérer le mal puis pour faire circuler la force de vie et supprimer la douleur. Un fluide circule et insuffle l’énergie. Les rebouteux traitent, quant-à-eux, les fractures, les entorses, les luxations et tout problème pouvant toucher les articulations. Souvent décriés par les scientifiques cherchant une explication rationnelle à ce don, les soigneurs en Europe continuent à exercer grâce à la confiance que leur témoignent leurs patients : adultes et enfants, hommes et femmes de tous âges. Ces praticiens sont appréciés pour leurs capacités à soigner le corps et le mal physique mais aussi à guérir la dépression et tous les troubles de l’esprit. Ils exercent dans les villes et villages, au plus près de la population et se rendent disponibles pour intervenir en urgence dans les hôpitaux et autres centres médicaux de proximité. Les soigneurs du XXIe siècle ont généralement leur propre cabinet aménagé dans un cadre agréable pour faciliter l’apaisement et amener à la relaxation.
Les guérisseurs dans les îles du Pacifique
Les guérisseurs philippins sont aussi appelés « guérisseurs aux mains nues« . Ils pratiquent la « chirurgie psychique ». Les premières traces de ces actes remontent au début des années 1940 et les adeptes de ces méthodes parlent alors de « miracles de Dieu ». La chirurgie psychique, qui consiste à pratiquer une intervention chirurgicale sans instrument, se déroule en plusieurs étapes :
- Une incision est réalisée au niveau de la zone malade
- La matière endommagée par la maladie est retirée
- L’incision est refermée et elle disparaît totalement.
Les guérisseurs philippins les plus connus sont Eleuterio Terte, Alex Orbito et Jun Labo. Certains ont été traduits en justice pour charlatanisme, même si un grand nombre de célébrités se sont dites guéries après avoir consulté un de ces guérisseurs philippins. Parmi eux, Alex Orbito pratique la guérison spirituelle tout-à-fait légalement dans le canton de Genève : il peut opérer selon sa méthode ou effectuer un simple check-up en étant en transe durant les heures de consultation. Il reçoit à cette occasion, des enfants, des jeunes gens, des personnes âgées et même des groupes qui sont invités à prier avant l’intervention du médecin spirituel.
Les guérisseurs en Amérique du Sud
Au brésil, le rituel d’Umbanda, connu depuis les années 1950, consiste à faire vivre à travers soi l’esprit d’un grand médecin décédé et à réaliser des actes médicaux en se laissant guider par cet esprit. Contrairement aux guérisseurs philippins, les praticiens brésiliens utilisent un instrument tranchant pour les opérations : lame d’un couteau, scalpel, etc.
Aujourd’hui, le plus célèbre de tous est le Médium Jean de Dieu qui exerce dans l’Etat de Goias. En tant que guérisseur et chirurgien psychique, Joao Teixeira de Faria de son vrai nom, reçoit tous ceux qui souffrent de pathologies graves et maladies chroniques. Il utilise diverses techniques dont le massage énergétique, les bains dans une eau de source, la prise de gélules aux plantes et l’intervention chirurgicale. Il réalise aussi des interventions spirituelles si le patient ne peut être traité autrement.
Plus connu dans le centre du Brésil, Maître Valentim exerce dans un hôpital spirituel de Gama en suivant les prescriptions et les enseignements du Dr Adolfo de Menezes et d’autres médecins décédés qui incorporant à part entière son esprit. Soutenu par une équipe d’infirmiers et de bénévoles, financé par des donations et bonnes œuvres, il soigne des malades venus du monde entier. Ainsi, la médecine traditionnelle pratiquée en Amérique du Sud tient une place prépondérante puisque de nombreux habitants ne peuvent se permettre de consulter un médecin conventionné.
Les guérisseurs en Amérique du Nord
Bien avant l’arrivée des colons, les tribus indiennes avaient toutes leur sorcier : l’homme – médecine, celui qui connaît les plantes et leurs bienfaits, celui qui soigne en consultant les esprits et en les implorant pour le bien de la communauté. Les sorciers amérindiens avaient régulièrement des visions qui représentaient leur animal totem, leur protecteur et leur mentor en quelque sorte puisque c’est grâce à lui qu’ils savaient comment soigner. Le chant de l’homme médecine, les danses rituelles mais aussi les objets sacrés contribuaient à préserver la santé et le bien-être de la tribu. Certains végétaux étaient utilisés pour purifier comme par exemple le foin et le tabac, fumé lors des cérémonies en utilisant un calumet. Le guérisseur indien entrait parfois en transe pour libérer une personne, adulte ou enfant, des mauvais esprits et l’aider à retrouver ses pleines capacités. Ce soigneur, comme beaucoup d’autres, trouve son inspiration dans la nature, qu’il respecte profondément.
Les guérisseurs en Afrique
Les Africains continuent à faire confiance à la médecine pratiquée de façon traditionnelle. Les méthodes contemporaines font peur et peu ont les moyens de s’offrir un séjour à l’hôpital. Les guérisseurs du continent africain sont consultés par près de 90 % de la population.
Capables selon beaucoup de soigner fractures, luxations, entorses, ces soigneurs non conventionnels utilisent leur don, transmis de génération en génération. Ils reconnaissent toutefois leurs limites et admettent volontiers que leur rôle est plus de soulager si la maladie est grave ou incurable : cancer, sida, etc. Certains soignent à distance en utilisant des objets qui leur permettent d’évaluer la taille ou la profondeur de la blessure et la plupart restent humbles en ne demandant aucune rémunération pour ce qu’ils viennent d’accomplir. Cette pratique est ancestrale : elle date des temps les plus anciens et n’a rien à voir avec le Vaudou ou d’autres rites animistes.
Il existe toutefois une pratique particulière qui reste très ancrée dans la culture africaine. Il s’agit de la médecine naturelle massaï. De nombreux ingrédients permettent la concoction de remèdes dont le sang frais d’animaux, les plantes médicinales, des bouts d’écorce d’arbre ou encore des graines provenant du jardin du soigneur massaï.
Les guérisseurs en Inde
En Inde, le soigneur est aussi guerrier. Au travers d’un art martial ancestral, le kalaripayatt, le pratiquant indien maîtrise diverses disciplines et recherche avant tout le contrôle de son corps et de son esprit. Il apprend la concentration, la vitesse et se complaît dans une philosophie de vie. Ses pairs lui transmettent leurs connaissances sur la médecine ayurvédique, ou ayurvéda, qui regroupe massages et utilisation d’onguents composés uniquement de plantes, phytothérapie et aromathérapie. Cette médecine naturelle a été créée il y a plus de 5000 ans par les Rishis et est utilisée au quotidien en Inde. Traditionnelle et complète, elle prône aussi l’élévation de l’esprit par la méditation, le yoga et le chant. Elle repose sur un principe simple. Un mode de vie équilibré, qui unit corps et esprit, permet de garder la santé. Un déséquilibre amené par des soucis, une mauvaise alimentation ou un rythme de vie trop trépidant conduit à la maladie. Le rôle du soigneur indien est alors de rééquilibrer les forces pour que son patient ré-harmonise son corps et son esprit.
En Indonésie, on utilise aussi bien les plantes que les animaux pour soigner : l’essence d’oiseau mélangée à de l’alcool serait par exemple imparable pour guérir les maladies de peau telles que l’eczéma.
Le guérisseur du Pérou
Les chamanes du Pérou sont avant tout des guides spirituels. Leur place au sein de la société péruvienne est particulièrement importante. Grâce à leurs pouvoirs et leur savoir millénaire, les chamanes agissent tant sur les maux physiques que sur les maux de l’esprit. Si certains les consultent pour guérir d’une maladie ou soulager une douleur provenant d’une blessure, d’autres viennent pour demander une protection face à un ennemi, éloigner le mal ou favoriser la réussite dans le travail ou les affaires. Les soigneurs expérimentés du Pérou sont de trois origines différentes et ne vivent pas au même endroit :
- Les Chamans exercent sur la côte pacifique du Pérou.
- Les Pacos vivent dans les Andes et seraient capables de réveiller les dieux des montagnes.
- Les Kuracas sont des habitants de l’Amazonie. Ils auraient le pouvoir de lever les malédictions.
Les chamanes du Pérou sont des hommes et des femmes qui ont été choisis dès leur naissance par les dieux pour guérir leurs semblables. Ils composent des potions et résines à base de plantes ou autres éléments provenant de la nature et réalisent des massages tout en priant et en s’adonnant à la méditation.
Les guérisseurs en Asie
La Chine et ses arts ancestraux
Deux catégories de soigneurs sont reconnues en Chine :
- les « guérisseurs aux pieds nus » : ces adeptes de la médecine traditionnelle, des enseignements médicaux et paramédicaux viennent de Chine. Si leur premier métier était l’agriculture, ces soigneurs de village avaient bien d’autres responsabilités. Leur mission consistait non seulement à prodiguer des soins mais aussi à accompagner les familles en conseillant sur l’hygiène et la façon d’élever son enfant. Il faut dire qu’à l’époque les médecins formés à l’université restaient dans les grandes villes et délaissaient les communes rurales qui devaient faire face seules à la maladie et aux épidémies. Les soigneurs aux pieds nus sont apparus au temps de Mao Zedong, au milieu du XXe siècle et sont l’un des moteurs de la révolution culturelle.
- les moines Shaolin : ces moines auraient de mystérieux pouvoirs qui leur seraient donnés à la naissance. Egalement établis en Chine, dans la province du Henan, au sommet d’une montagne sacrée, ils ont appris du moine indien Batuo adepte du Bouddhisme et du moine indien Bodhidharma. En 495 de notre ère, un monastère a été bâti : il est encore un lieu de méditation et de pratique du Wushu (art martial). Les moines médecins utilisent des techniques bien particulières et très simples comme le fil de laine pour prendre le pouls du patient et soignent avec un grand nombre de plantes juste cueillies, trouvées en pleine nature ou cultivées.
Les soigneurs du Japon : qu’est-ce que le Daimoku ?
Les shamans japonais utilisent des mantras, des prières et formules mystiques pour purifier l’esprit, atteindre le monde spirituel et redonner l’énergie au corps. Le Daimoku est une de ces formules, certainement la plus puissante.
Les soigneurs japonais ressentent pour la plupart des sensations dans une partie de leur anatomie lorsqu’ils pressentent la maladie ou la mort d’une personne proche ou d’un patient. Ils guérissent par la prière et en touchant différentes zones sensibles du corps humain. Certains entrent en transe, pensant être possédés par une divinité. Ils sont alors qualifiés de médium et beaucoup viennent les consulter pour connaître leur avenir ou celui de leurs enfants.
Chaque continent, chaque pays a ses spécialistes de médecine naturelle ou traditionnelle. Différents noms ont été inventés pour les qualifier mais toutes contribuent à apporter le soulagement au corps et à l’esprit. Même les sceptiques ont été surpris des résultats après une opération psychique ou la transmission de fluide grâce au magnétisme.
De l’auteur Julien Urnel, Quantique Santé.